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KyotO vous met KO

On ne sait plus où donner des yeux

Avec ses 2000 temples bouddhiques et sanctuaires shintoïstes, Kyoto est la capitale culturelle du pays. D’ailleurs, 17 de ses sites sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco ! Parmi ses merveilles : le Kinkaku-ji est un véritable bijou qui attire des milliers de visiteurs et de fidèles. Ce « pavillon d’or » est l’un des bâtiments les plus connus du Japon.

Autre trésor inestimable, le « pavillon d’argent » ou Ginkaku-ji. Là, il faut absolument visiter le jardin sec, l’un des plus beaux de l’archipel. Vous y découvrirez un terrain fait de sable blanc patiemment ratissé et un petit monticule en forme de cône qui se prête à toutes les interprétations.

Tout comme à Ryoan-ji, le fameux temple aux 15 roches. Vous faites une longue queue pour atteindre le centre d’attraction : un jardin de pierres, de style karesansui, lui aussi considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la culture zen japonaise. Vous faites des coudes pour admirer le paysage : un lit de fins graviers de kaolin harmonieusement ratissés sur lequel sont disposées 15 roches basaltiques entourées de mousse ! Que ça ! Oui, mais détail : les pierres ont été placées de telle sorte que vous ne les verrez jamais toutes à la fois. Il ne vous reste plus qu’à méditer.  

Au Sanjusangen-do, c’est un autre spectacle des plus surprenants qui vous attend : 1001 statues de Kannon (déesse de la compassion) aux 1000 bras. Alignées de la sorte, elles font certes peur, mais sont un vrai travail d’artiste. Applaudissons de nos uniques deux mains !

Avec leur habituel sens du détail ou leur avant-gardisme prononcé, les Nippons n’en finiront pas de nous surprendre. Tout comme à Nijo-jo, château construit au 17^{ème siècle}. Vous y entrez et c’est un gazouillis d’oiseaux qui vous accompagne. Ce n’est que le parquet rossignol de l’édifice qui émet une sorte de piaillement quand on marche dessus pour détecter d’éventuels intrus !

Temples ou sanctuaires, les uns sont plus beaux que les autres (Todai-ji, le temple de bois qui abrite le Daibutsu ou « grand Bouddha », Kofuku-ji, Heian-Jingû…). A Kyoto, ni une semaine, ni deux, ni un mois, ni trois ne suffisent : plus vous regardez, plus il y a à voir.

Eden sur terre

Dans les alentours de l’ancienne capitale impériale, toujours dans le Kansaï, d’autres villes valent le détour. Comme Nara, première capitale permanente dans l’histoire du pays (en 710). Malgré le dépaysement total dû aux caractères japonais illisibles pour les étrangers, on l’aura compris, cette ville est d’une grande importance avec pas moins de 8 sites inscrits au patrimoine mondial de l’humanité. Je me faufile entre les daims domestiqués qui se baladent partout (même dans les magasins !) et j’arrive à Isuien garden. Les mots manquent pour décrire ce que l’on ressent dans ce jardin paradisiaque. J’avoue simplement n’avoir jamais pris autant de photos en un seul endroit !

Osaka, elle, est le symbole du dynamisme de cette région. Elle offre un contraste frappant avec Kyoto, la raffinée. Vous serez ainsi frappé par les manières bourrues de ses habitants connus surtout pour leur amour de la bonne chère.

Retour à la gare de Kyoto, elle même impressionnante structure en métal et verre avec ses lignes audacieuses. Une fois de plus vous serez épatés par l’ordre et la propreté qui règnent dans les lieux publics et aussi par l’élégance à toute épreuve des Japonaises. La plupart sont certes réservées mais si sexy avec leur mini-jupes, talons aiguilles et hautes chaussettes d’écolières faussement pudiques. Si leurs visages impassibles diffèrent nettement des mines expressives des Méditerranéennes que nous sommes, c’est toute une éducation et une culture qui se cachent derrière.

Ici, tout n’est que dépaysement, respect et propreté. L’odeur du thé vert me picote les narines, les enseignes multicolores me sautent aux yeux, je me sens bien à Kyoto. Dans quelques (20 !) heures, je retourne à Beyrouth complètement décalée (6 heures de différence), mais avec la ferme conviction d’avoir effectué LE voyage de ma vie. Avis à tous.XXXX

                                                                                                            Elsa Yazbek Charabati